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Au Dernier Tramway Versaillais
Ainsi, te voila donc au terme de ton voyage Comme un vieux Versaillais aux portes de l'oubli La marche du progrès ne t'a pas ennobli Avant de faire place au nouvel équipage.
Puisqu'il te faut, hélas! mourir avec courage Sans toutefois nier un labeur bien rempli, Laisse errer nos regrets vers le dernier abri Ou la rouille s'apprête à ronger ton grand age.
Dans ton fief magnifique ou les rois furent dieux Et sur tes rails usées, vestiges des aïeux, Ton bruit ne sera plus qu'une berceuse antique
Mais tu peux être fier et gaiement trépasser Car l'histoire dira sans te rapetisser Que tu vins, et vécus jusqu'à l'ère atomique.
Raymond BENOIT . 1957
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